écrire
jouer
rire
aimer
écrire
Marie-Christine Descouard découvre l’écriture comme une nécessité intime, née d’un besoin de dire autrement. Quand elle ne trouve pas de texte qui exprime ce besoin, elle écrit Le Printemps de la grâce, inspiré par Marie-Madeleine, figure d’amour et d’épreuve. Cette pièce, saluée par la critique et le public, touche au spirituel. « Ce texte s’est révélé universel », reconnaît-elle. Pour Marie-Christine, écrire c’est chercher une vérité : « L’artiste doit se sublimer dans son art, mais il convient pour le faire de commencer par soi-même. »
jouer
Sa vocation de comédienne s’impose dès 1969, lorsqu’elle pénètre au Café de la Gare. « Je les vois jouer, je me dis : c’est ça que je veux faire et pas autre chose. » Dans ce lieu étrange et si inventif, elle trouve la liberté : créer de nouvelles règles théâtrales, jouer dans une salle construite par les acteurs eux-mêmes. Patrick Dewaere résumait : « À partir du moment où l’on a son théâtre, eh ben, on les emmerde… » Quant à Coluche, je l’ai entendu dire à propos de Romain Bouteille : « tout ce qu’il ne m’a pas appris, je lui ai piqué ». Pour Marie-Christine, le jeu est lié à l’enfance : « Nous autres acteurs disons “aller jouer” lorsque nous allons travailler. Nous nous autorisons volontiers à redevenir des enfants. » Et il convient de jouer « pour de vrai », comme nous disions petits.
rire
Au Café de la Gare, Marie-Christine Descouard découvre un pouvoir inattendu : celui de faire rire. « Ce talent m’enchantait chez les autres. Il semblait m’appartenir désormais. Quel bonheur ! » Alors, le rire devient une aventure essentielle : « C’est la plus belle des aventures, et on peut la vivre à volonté. » Mais il n’a rien de facile : « Pourtant le rire est fait d’une alchimie beaucoup plus subtile que le drame. Le rire est une affaire sérieuse, les grands humoristes le savent. » Alors le rire devient ainsi un art, une arme et une joie, qui relie la scène et la vie.
aimer
L’amour est au cœur du travail et de la vie de Marie-Christine Descouard. Dans Le Printemps de la grâce, elle choisit le personnage de Marie-Madeleine, qui « avait tout connu de l’amour ». Mais sa vision dépasse le couple : « On imagine souvent que l’amour c’est une histoire de couple… Or c’est un dépassement de soi, un miroir perpétuel. Il met à l’épreuve. » Elle en fait une philosophie proche de celle Gandhi ou de Luther King, où notre propre bonheur dépend de celui de l’autre. C’est un principe de base de la belle anarchie, qui a été totalement inversé avec le temps. Dans sa carrière, elle reprend cette phrase chère à Romain Bouteille : « Les buts ne justifient pas les moyens. » Aimer c’est résister, créer, donner. Et cela demande de la fermeté.